Coronavirus ou COVID-19 : les questions fréquentes des parents pour leur enfant atteint d’un cancer

Face à l’épidémie de COVID-19 ou Coronavirus, vous vous posez surement beaucoup de questions si votre enfant est actuellement en traitement pour un cancer. Nous avons interrogé les experts pédiatres oncologues et hématologues de l’IHOPe pour répondre à vos questions fréquentes.

1. Est-ce que les enfants atteint de cancer ont plus de risque d’être atteint par le coronavirus ou au contraire, en ont moins que d’autres populations ?

Il semblerait tout d’abord que les enfants sont moins touchés par le COVID-19 et cela vaut également pour les enfants actuellement en traitement contre le cancer (type chimiothérapie). C’est alors très rassurant, mais il est nécessaire de respecter toutes les consignes et gestes de lutte contre le virus.

2. Justement, quelles sont les principales recommandations à suivre pour éviter la contamination par le SARS-CoV-2 (maladie COVID-19) de mon enfant atteint d’un cancer ?

Comme pour tout le reste de la population, le plus important est de procéder à un lavage des mains efficace et fréquent (minimum 15 secondes) et également de limiter les contacts au maximum entre l’enfant et les personnes hors du cercle familial rapproché, qu’ils soient malades ou non.
Il faut donc respecter scrupuleusement le confinement instauré par le gouvernement, pratiquer tous les gestes barrières et inciter l’enfant à les respecter (lavage des mains, peu ou pas de contact, jeter son mouchoir…)

3. Mon enfant est actuellement pris en charge à la maison : quelles sont les précautions à prendre ?

Si l’enfant malade atteint d’un cancer a des frères et sœurs, il conviendrait d’éviter des contacts rapprochés et également le partage des jouets, le virus restant viable sur les surfaces plusieurs heures. Concernant les visiteurs, nous préférons vous conseiller d’éviter tout contact durant le temps nécessaire (probablement plusieurs semaines), le tout dans la mesure du possible. Il est important de strictement respecter le confinement.
Il est également important de ne pas prendre d’anti-inflammatoires (Ibuprofène,corticoïdes, …) et préférer le paracétamol. Attention : si un traitement a été prescrit pour une autre pathologie, il ne faut pas interrompre le traitement en cours et il faut prendre contact avec le médecin référent.

4. Que faire en cas de rendez-vous, examens, suivi, de notre enfant atteint de cancer ?

L’IHOPe, géré conjointement par les HCL et le Centre Léon Bérard, a pris des dispositions très claires pour limiter la propagation du virus. S’il s’agit de consultations non urgentes, les rendez-vous peuvent être décalés. Sinon, dans le cas de traitement ne pouvant être repoussés, les équipes médicales prennent des mesures strictes pour éviter une potentielle transmission : masques, gants, lavage des mains…
Enfin, une téléconsultation ou consultation à distance peut vous être proposée : demandez à l’équipe médicale prenant en charge votre enfant pour savoir si vous pourriez en bénéficier, en téléphonant au secrétariat de son médecin en charge.

5. En cas de doute, si mon enfant semble avoir des symptômes du COVID-19 ou alors si l’un des membres de notre famille présente ces symptômes, que faire ?

Si votre enfant a de la fièvre ou une toux, nous vous invitons à contacter très rapidement l’équipe soignante qui prend en charge votre enfant à l’IHOPe qui vous conseillera et vous informera sur la marche à suivre au cas par cas, en fonction de la situation de votre enfant et son dossier médical.
S’il s’agit de l’un des parents qui présente des symptômes, il est important de ne plus être en contact avec votre enfant en vous isolant. Là encore, votre équipe soignante vous apportera des conseils adéquats dans cette situation.

6. Et concernant les maladies du globule rouge ?

Actuellement, nous n’avons pas de données spécifiques sur l’impact potentiel du virus concernant les patients atteints de maladies rares du globule rouge.Cependant, il est probable que le risque soit accru dans certaines pathologies ou situations médicales

  • Déficit en G6PD: comme pour toute infection entraînant de la fièvre ou une inflammation, il existe un risque de poussée d’anémie hémolytique(globules qui se cassent)
  • Drépanocytose: risque accru en raison de l’atteinte respiratoire privilégiée de ce virus. L’infection pourrait déclencher une crise ou un syndrome thoracique aigu. Des signes respiratoires (difficulté à respirer, toux, crachats…) peuvent être liés à un virus (le COVID-19 mais aussi la grippe ou d’autres virus), une bactérie, mais aussi à un syndrome thoracique lié à la drépanocytose. De plus, les virus (et potentiellement le COVID-19) peuvent déclencher un syndrome thoracique. Une transfusion est parfois nécessaire dans cette situation.
  • Bêta-Thalassémie intermédiaire et déficit en pyruvate kinase : risque d’aggravation de l’anémie.
  • Sphérocytose: comme avec toutes infections généralisées et fébriles une accentuation de l’anémie est possible.
Mon séjour à l'IHOPe